Navires de croisière, ferries, cargos… polluent l’air. Pour limiter ces émissions nocives pour la santé et la planète, la France veut renforcer d’ici 2020 des normes antipollution de l’air en Méditerranée. Et, si la solution passait par l’hydrogène? L’Azuréen Arnaud Vasquez travaille à cette alternative pour des bateaux de taille moyenne au sein de sa société Hyseas Energy. En 2021, une navette maritime naviguera sans polluer, à Toulon. Dans ce sillage, c’est toute une filière hydrogène qui monte en puissance dans la région.

Sophie Casals  Publié le 06/06/2019 à 14:10, mis à jour le 06/06/2019 à 14:07

L’Etat plaide pour la mise en place en Méditerranée d’une zone de limitation de la pollution des navires (ECA) comme il en existe déjà en mer du Nord ou dans la Manche. Photo Franck Fernandes

Quel est le problème?
Des panaches noirs s’échappent des cheminées des navires de croisière, cargo, porte-conteneurs et autres ferries. Dans les grands ports de la Méditerranée, la pollution générée par le trafic maritime préoccupe.
“Le transport maritime utilise du fioul lourd, particulièrement polluant. Il peut contenir jusqu’à 3,5% de soufre, contre moins de 0,01% pour les voitures,” pointe Arnaud Vasquez, fondateur de la start-up Hyseas Energy qui veut développer l’hydrogène comme carburant alternatif. “Aujourd’hui, la pollution d’un seul cargo équivaut à environ 50 millions de voitures dans les cas où la teneur en soufre est encore de 3,5 %.”

“A ce rythme, en 2050 le trafic maritime générera 17% des émissions de CO2”

“A l’échelle mondiale: 90% de nos échanges de produits manufacturés passe par la mer, ça donne des volumes gigantesques et, en 20 ans, le trafic maritime a augmenté de 300%.”
Bref, cette source de pollution n’est pas près de se tarir.

“A ce rythme, estime l’OMI (Organisation maritime internationale), en 2050, le shipping générera 17% des émissions de CO2.”

L’enjeu en terme de santé publique est considérable. Une étude publiée en 2015 par l’université de Rostock (Allemagne) établi un lien entre les gaz d’échappement des cargos et des pathologies graves. A l’origine de maladies pulmonaires et cardiovasculaires sévères, ce rapport estime que les émissions du transport maritime sont responsables de 60.000 décès prématurés par an en Europe.