
Ce mercredi soir, nous apprenons par un communiqué qu’une réunion rassemblant les principaux acteurs du terminal de Brégaillon à La Seyne-sur-Mer (la chambre de commerce et d’industrie du Var, CGMV manutentionnaire du terminal, les services de l’État et des douanes, la commune…) s’est tenue aujourd’hui au siège de la CCIV, exploitante des Ports de la Rade de Toulon.
Objectif de cette réunion: prendre la mesure des conséquences économiques et sociales de l’arrêt brutal de la ligne RORO pour la Turquie et travailler aux conditions d’un rebond. « La qualité de service exceptionnelle qui est offerte sur ce terminal est maintenant connue et reconnue du monde maritime, affirme Jacques Bianchi, le président de la CCIV. Toulon, sa rade et son territoire sont attractifs et nous allons nous mobiliser collectivement pour attirer une ou plusieurs autres lignes maritimes. Nos équipes vont s’y consacrer activement pour s’assurer que cette transition soit la plus brève possible. »
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Voici encore un article dénonçant une injustice. En fait on assiste à la conséquence d’ambitions incontrôlées. Ce port pouvait à peu près supporter une ligne RORO avec trois escales par semaines. Passer au ferroutage était déraisonnable. Il suffit de lire les articles régulièrement publiés dans Le Marin ou l’Antenne pour constater que dans un port aussi important que le Havre c’est difficile et que les clients se plaignent encore du manque d’efficacité. A Marseille nous sommes en retard également, à Fos c’est mieux. Les avantages de Sète ont été vite compris par les Danois réputés pour leur sérieux. Aux élus de cette ville d’imposer un minimum de pollution atmosphérique. Investir plus de 8 millions d’euros dans la réfection totale de la liaison gare de La Seyne quai ne donnera à Bregaillon qu’une capacité de ferroutage anecdotique. Le mal étant hélas fait et la CCI s’encrant dans ses certitudes cela sera mis au passif d’une politique portuaire déconnectée des réalités.
Si les ferries avaient été transférés à Bregaillon en 2011 Toulon ne serait pas aujourd’hui empêtrée dans ses nuisances portuaires et dans l’impossibilité de faire cohabiter le trafic urbain induit avec une ZFE imposée par le gouvernement. Comment également concilier le vaste projet d’urbanisme »De Mayol à Pipady » dont on peut espérer des beautés avec un trafic portuaire exclusivement nuisible à l’hyper centre d’une grande ville.
ERRARE HUMANUM EST, PERSEVERARE DIABOLICUM
Jean Charbonnier