Dans le mode maritime, la politique des ports et des transporteurs en matière de protection de l’environnement reste une “une démarche collective et partenariale”.

 

Le président de La Méridionale a récapitulé aux étudiants et anciens diplômés de l’Institut la stratégie adoptée par la compagnie en matière de développement durable © Franck André
Lors d’une conférence destinée aux futurs et anciens diplômés de l’Institut du Grand Port maritime de Marseille (GPMM), Christine Cabau Woehrel, la présidente du directoire de l’établissement portuaire, est partie du constat que le développement durable doit être “une démarche partenariale”.
La directrice générale du port phocéen a souligné que “les tarifs de droit de port ont été aménagés pour La Méridionale, qui reste pionnière dans le domaine”. Corsica Linea, dont le premier navire de flotte doit pouvoir être branché à quai dès le mois mars prochain et les deux suivants dès 2020, bénéficiera par conséquent des mêmes avantages.
Elle ajoute que l’établissement portuaire a signé un accord avec les ports tunisiens visant “à partager la technologie de la connexion des navires à quai” (Cenaq), précisant que “les navires de la CTN pourront se brancher à quai aussi bien à Marseille qu’à Tunis”.
Christine Cabau-Woehrel juge que, si beaucoup d’entreprises travaillent au “verdissement” de leurs activités, elles ne perdent pas pour autant de vue leur “compétitivité”. Elle évoque en outre “la très bonne efficacité du GNL”. Citant le cas de CMA CGM, de Corsica Linea et la commande d’un paquebot aux Chantiers de l’Atlantique, elle rappelle que “de plus en plus d’armateurs ont recours à ce carburant”. Et de souligner : “C’est une opportunité pour le GPMM. Nous disposons de deux terminaux méthaniers. Il faut être prêt le moment venu”. Pour mémoire, “économie bleue et port vert” constituent les maîtres mots du prochain projet stratégique du port phocéen.

 

“Les navires de la CTN pourront se brancher à quai aussi bien à Marseille qu’à Tunis”

De son côté, Benoît Ponchon, le directeur du port d’Arles, a souligné “la sûreté et la fiabilité du trafic fluvial sur l’axe Rhône-Saône-Méditerranée” et rappelé la possibilité de transporter des colis lourds sur cet axe. De même, pour tordre le cou aux préjugés, il a insisté sur la modernité de la flotte disponible. Il a mentionné la présence des opérateurs LogiPorts Shuttle et GreenModal sur l’axe.
Il a également évoqué le logiciel Eve, l’éco-calculateur de Voies navigables de France (VNF), qui permet d’estimer les économies de CO2 réalisées par rapport à la route.La Méridionale, une pionnière

Une conférence taillée sur mesure pour La Méridionale. Marc Reverchon, son président, a récapitulé aux étudiants et anciens diplômés de l’Institut la stratégie adoptée par la compagnie en matière de développement durable.
Cenaq, changement d’hélices, scrubbers, coques revêtues de silicone, filtres à particules… Pour illustrer le succès de l’armateur auprès des siens il y a déjà quelques années, le dirigeant a remis en mémoire la charte bleue qui lui avait été décernée par Armateurs de France en 2013 et souligné “le plan Zéro émission” qu’il cherche à atteindre. Il évoque à cet égard, “comme solution à 25 ans, l’hydrogène propre”.
Le président de la compagnie estime que, mise à part l’opération de branchement à quai, toutes les opérations ne sont pas incompatibles avec le prix. Pour le mois de mars, il prévoit l’installation d’un filtre à particules sur le “Piana” visant à réduire de 40 à 60 % les particules fines. La facture s’élève à 4,5 millions d’euros.
Il met toutefois en garde sur le fait pour la connexion des navires à quai, “l’électricité fournie par le GPMM est plus chère que celle d’EDF”. Les futurs diplômés devraient donc assister à des progrès à venir en la matière.
Au plan ferroviaire, Fret SNCF indique également être sur le créneau de l’innovation pour mieux répondre aux exigences du développement durable. Vincent Pichoud, de SNCF Logistics, a estimé que “le fer enregistre une progression à deux chiffres depuis quelques années”. Il a évoqué la création ces derniers mois de la navette ferroviaire reliant Vergèze à Fos pour Perrier et le passage du train de Noé (conçu par Rail Freight Forward) à la gare de l’Est. Vincent Pichoud estime toutefois que “chaque mode conserve sa place en matière d’écologie”…

 

Vincent Calabrèse

 

Jeudi 21 Février 2019