À Marseille, les nuisances des paquebots géants nourrissent la polémique

REPORTAGE – Devenue l’un des plus importants ports de Méditerranée pour les croisières, Marseille jongle aujourd’hui avec la gestion délicate de l’afflux de touristes débarqués des paquebots, entre manne économique et pollution massive.

«Marseille sera le Miami de la Méditerranée.» Cette prédiction de Jean-Claude Gaudin n’est pas qu’une boutade. Il est le premier maire de la Cité phocéenne à avoir misé sur le tourisme, en particulier celui lié aux croisières. Ce challenge, lancé dès son entrée en fonction en 1995, n’allait pas de soi tant Marseille a sale réputation. Mais, avec deux millions de croisiéristes, le pari est d’ores et déjà gagné. Les chiffres en attestent, le port est devenu le troisième hub de Méditerranée, avec 523 escales de navires programmées cette année par 25 compagnies maritimes.

«Aucun port au monde n’a connu une aussi forte progression sur les dix dernières années», se félicite Jean-François Suhas, le président du Club de la croisière, l’instance de pilotage de cette filière, qui estime l’impact économique pour la ville à 300 millions d’euros et 2000 emplois. Le secteur serait donc une manne pour l’économie locale avec un panier moyen par croisiériste de l’ordre de 70 euros. «Quand on …